Leur objectif
Depuis les années 1960, le territoire wallon est aménagé massivement avec la perspective d’une mobilité centrée sur la voiture individuelle. En conséquence, de vastes zones d’habitat et d’activités économiques sont peu ou mal desservies par d’autres moyens de transport. Aujourd’hui, cependant, la transition climatique et énergétique impose un changement de modèle, dont les bases sont posées dans la Vision FAST 2030 du gouvernement wallon, mais qui doit impérativement intégrer organiquement la question de l’égalité d’accès des citoyens aux moyens de transport. En effet, leur capacité de se déplacer dans l’espace conditionne le respect de leurs droits fondamentaux puisqu’elle impacte leur accès aux services de base en matière de gestion administrative, de soins de santé, de justice, de formation, d’aide sociale, etc.
Mais se déplacer en 2023 requiert des ressources physiques, cognitives, sociales et financières dont une partie significative de la population est dépourvue pour des raisons d’âge, de statut, de santé, de pauvreté, de discrimination, etc. Le concept de mobilité inclusive est une réponse à cette inégalité d’accès au « savoir bouger » (disposer de compétences et de capacités pour se déplacer de façon autonome et durable) et au « pouvoir bouger » (disposer de moyens matériels pour se déplacer). Parler de « mobilité inclusive », c’est forcer les regards vers un point aujourd’hui aveugle des politiques publiques de transport en Wallonie : la stratification sociale des capacités de déplacement, qui appelle à agir à la croisée des chemins en réunissant les forces des acteurs de la mobilité, de l’éducation, de l’action sociale, de l’économie sociale pour repenser la mobilité. Mais plus encore, il s’agit d’encourager le déploiement à grande échelle de solutions de mobilité inclusive dans une perspective volontariste de réduction de la pauvreté, de la précarité et de la désaffiliation sociale, ainsi que d’encourager le développement d’une économie régionale de la mobilité qui soit équitable, soutenable, collaborative et résiliente.
Le GT Mobilité Inclusive a, pour l’année 2023-2024, un objectif concret ainsi qu’un objectif global. D’une part, le GT souhaite repenser et documenter les pratiques de mobilité inclusive, et ce afin d’orienter les futures politiques publiques. D’autre part, et de manière plus large, le GT vise à rapprocher l’économie sociale et la mobilité inclusive, qui sont pour l’instant considérées de manière séparée par les pouvoirs publics.
Dans un premier temps, et afin de réaliser le premier objectif, le GT établira une feuille de route afin d’effectuer un recensement de toutes les pratiques de mobilité inclusive en Wallonie. Bien que le GT n’effectuera pas ce recensement, il travaillera sur la méthodologie qu’un tel recensement devra suivre. Dans un deuxième temps, le GT écrira une note d’orientation stratégique à destination des politiques publiques et soumise aux décideurs publics. Cette note servira à réaliser l’objectif plus large du GT, visant à lier mobilité inclusive et économie sociale.
Les membres
Barbara Sak-CiriecBernard Lambeau-Enspirit / Klaro CardsCéline Lambeau-CAIPSColine Serres-ULBHugues Menant-La Roue de SecoursJean-Benoit Graas-CLM-MCHMagdalena Grevesse-ULBMartin Grandjean-UCLouvainPierre Lannoy-ULB
Contacter la coordinatrice du GT : solene.sureau@ulb.be